Récemment, je participais en tant que mentor à une journée pour entrepreneurs dans la région de l’Estrie. L’objectif était d’avoir accès à des ressources dans divers domaines d’affaires qui pourraient aider les jeunes entrepreneurs dans leurs démarches afin de démarrer leurs idées de projets. Le fils conducteur de cette journée était la créativité, sujet plutôt pertinent pour mes interventions qui concerne l’accompagnement à l’innovation et le développement stratégique de nouveaux produits.
C’est un thème très large et plutôt difficile à définir pour plusieurs. La créativité est au centre de notre économie et contribue à faciliter la rapidité des changements selon plusieurs spécialistes. Cette vision est partagée par Frédéric Bove, consultant stratégique en management et responsable du projet Mosaic (le pôle de recherche spécialisée en management de la créativité.) au HEC de Montréal, que j’aime adopter.
Mais qu’est-ce que la créativité? D’après Frédéric Bove et j’abonde dans ce sens, c’est tout d’abord de savoir cultiver l’anticipation, l’éveil à ce qui nous entoure dans tous les domaines et avoir un plan B et C. Être créatif n’empêche pas d’être structuré et organisé, au contraire! Dans cette approche, on parle plutôt d’une formulation de nouvelles idées et de leurs applications. Ainsi, il émerge des produits originaux avec de nouveaux paramètres artistiques et culturels, des créations fonctionnelles et des inventions scientifiques ou des innovations technologiques. Toute cette créativité ne serait pas aussi bouillonnante sans certains vecteurs de transformation qui permettent de faire changer les paramètres. On parle ici surtout de la technologie, de l’environnement et de la mondialisation.
Mais comment arrive-t-on à être créatif? Bonne question non? La collaboration est un excellent début. Ici on parle de collaboration avec le client. Comme je vous l’ai souvent dit et j’aime le répéter, il est nécessaire de partir du besoin du client et de faire un retour sur ses expériences, et ses émotions dans une situation particulière. Ça permet d’identifier l’expérience client la plus satisfaisante. Ainsi, vous êtes en mesure de créer un service et produit unique, ajusté au besoin et innovant. Des exemples marquants bien connus : AirBnB, ITunes et plus récemment, Uber. Malgré toute la controverse, au sujet de cette nouvelle approche, l’expérience client est améliorée en qualité et elle a fait bouger l’industrie qui s’était encroûtée dans ses vieilles habitudes.
Le gros défis, pour toute entreprise, c’est la récurrence. Dans cette optique, la diversification peut devenir une option intéressante tant que vous restez en lien avec votre industrie de prédilection et votre expertise. Un bel exemple, chez Renaud constructeur de voitures européennes, ils ont décidé dès les années 2000, de travailler sur une version peu coûteuse afin de répondre au besoin grandissant des familles à petit revenu et de tenir compte du marché mondial de pays en développement comme l’Inde par exemple.
Finalement, Renault a réussi à développer une voiture à 5000 euro, avec ce travail et cette créativité, il a su échapper à la faillite qui l’attendait lors du crash financier de 2008. Cette petite voiture abordable l’a sauvé. Un bel exemple de l’éveil au besoin client, de la collaboration entre plusieurs compétences et une belle ouverture d’esprit pour arriver à une solution encore peu mise de l’avant à cette époque par les fabricants de voiture.
