Qui n’expérimente pas une montagne russe d’émotions chaque journée dans son milieu de travail? Certaines de ces émotions sont plus faciles à reconnaitre et à gérer, tandis que certaines viennent déclencher en nous des réactions qui ne nous sont pas toujours favorables.
Comme nous l’avons expliqué dans un blogue précédent (l’intelligence émotionnelle, un axe essentiel aux nouveaux modèles d’affaires), l’intelligence émotionnelle est devenue une part importante des aptitudes à développer en affaires comme dans d’autres secteurs d’activités.
En gros, il importe d’utiliser nos émotions pour maximiser nos actions. Étant donné que les émotions font partie intégrante de l’humain, nous ne pouvons les éviter, il devient donc pertinent d’apprendre à les définir et d’évaluer la façon dont elles nous affectent. En quoi cette émotion peut-elle nous aider ou nous nuire dans la situation ? Que ce soit lors d’une rencontre client, d’un meeting entre collègues ou encore lors de la prise de décisions dans le cadre d’un important projet.
Une émotion négative peut s’avérer utile au final tout comme une émotion positive peut se révéler nuisible dans certaines circonstances. Pour être en mesure de prendre action pour définir la stratégie qui nous permettra de poser les bonnes paroles et obtenir un résultat positif en bout de ligne, il devient essentiel de comprendre les différentes étapes du processus émotif.
Le processus émotif : de la reconnaissance à la stratégie de contrôle des émotions
Avant de définir la stratégie à préconiser pour changer d’état émotif ou encore pour définir l’état émotif de l’interlocuteur et ajuster son approche, voici 5 échelons à suivre pour arriver à mettre en place la bonne stratégie de contrôle.
- Reconnaitre l’émotion = Obtenir de l’information sur ce qui s’est réellement passé. Une conversation ouverte sans jugement pour reconnaitre ce qui est. Ici, on procède à la prise de conscience de cette émotion.
- Comprendre l’émotion = Qu’est-ce qui a causé cette émotion? D’où vient-elle?
- Nommer / identifier l’émotion = Il importe de nommer l’émotion vécue, soit d’utiliser le vocabulaire de l’échelle d’humeur pour lui assigner un nom. (Internet peut aussi être utile, car il y a plusieurs sources d’information à cet effet)
- Exprimer l’émotion = Est-ce le bon moment pour parler de cette émotion ? Comment communiquer le tout clairement selon la situation et ce, tout en étant fidèle à ce qui est vécu.
- Gérer / contrôler l’émotion = Quelle stratégie utiliser dans les circonstances et selon ma personnalité. Trouver une approche réalisable en phase avec ce que nous sommes. Ici c’Est le moment clé pour prendre du recul et réaligner son approche émotive et en tirer le meilleur résultat.
Il devient impératif de définir la stratégie à prioriser pour changer les états émotifs, si nécessaires, dans une situation professionnelle X afin d’obtenir le meilleur résultat possible.
Deux éléments essentiels à mettre en œuvre dans un premier temps :
- Définir les émotions qui sont les plus difficiles à gérer ;
- Identifier la stratégie employée dans diverses situations pour les auto-régulariser et en tirer les résultats les plus agréables et positifs qui soient !
Les trois stratégies d’autorégulation des émotions
Nous savons, d’après nos expériences personnelles, que les émotions brutes qui nous sont dommageables ou qui sont contreproductives (négatives) dans une situation donnée sont naturellement plus facilement exprimées. Par exemple, la colère ou la frustration. Pourquoi cela?
Selon de nombreuses études, et comme vous avez surement pu l’expérimenter, le corps humain est programmé pour obtenir des gains immédiats. Tout d’abord car les émotions plus brutes requièrent souvent moins d’effort étant donné le peu d’auto contrôle que l’on y applique . Ensuite, elles procurent une satisfaction immédiate et une gratification à court terme. En revanche, elles ne permettent pas d’atteindre des buts à long terme et peuvent même saboter nos objectifs et relations. Il devient donc impératif de définir la stratégie à prioriser pour changer les états émotifs et ajuster, dans certaines situations, l’utilisation d’émotions brutes vers des émotions plus achevées permettant d’obtenir de meilleurs résultats dans le temps.
Deux éléments essentiels à mettre en œuvre dans un premier temps :
- Définir les émotions qui sont les plus difficiles à gérer ;
- Identifier la stratégie employée dans diverses situations pour les auto-régulariser et en tirer les résultats les plus agréables et positifs qui soient!
Voici 3 stratégies d’intervention suggérées par les spécialistes en ce domaine qui sont assez répandues. Il ne vous reste qu’à évaluer selon les circonstances celle qui vous semble la plus pertinente et applicable. Personnellement j’utilise les 3 et elles sont très bonnes à tout coup. Adoptez-la et mettez-la dès aujourd’hui en pratique.
- Évaluer différentes perspectives – Recadrage.
Le but étant de prendre une situation et de faire une réévaluation en lui donnant une nouvelle orientation pour ouvrir ses horizons et voir d’autres aspects. Soit prendre la position et l’angle de vue d’une autre personne et évaluer comment on voit la situation.
- Par exemple, on vous demande de prendre le leadership d’un projet à volet social en plus de votre tâche actuelle. Premier reflexe: je ne suis pas qualifié, je n’ai pas de temps, je suis bon et efficace dans la négociation de projets de grande envergure pourquoi me donner ce petit projet qui n’impactera pas positivement mes résultats financiers donc mon bonus… Résultat, peu de motivation et sent une obligation de la direction.
- Plusieurs émotions peuvent sous-tendre votre réaction : sentiments de ne pas être apprécié à sa juste valeur, incompréhension, démotivé, déception, dérangé, apeuré, irrité, pessimiste… Avant de réagir et refuser procédez à l’évaluation de perspectives
- Prenez la perspective de votre boss qui vous suggère ce projet. Pourquoi moi plus qu’un autre? Quelles qualités voit-il en moi, Que cherche-t-il à faire avec ce projet (créer des liens, partenariat, perception de l’image de l’Entreprise, capacité de me faire connaitre de plus de gens, …)? Quelles expériences cherche-t-il pour assurer le succès du projet? Quelle importance ce projet peut avoir pour la perception de l’entreprise à l’externe… Vous pouvez aussi vous mettre dans la peau des gens qui recevront votre aide et conseils avec qui vous interagirez.
Ces réflexions vous permettront certainement de voir le projet sous d’autres aspects et d’en voir un intérêt qui ne s’était pas présenté avant. Vous approcherez donc votre patron avec une attitude et des émotions différentes vous permettant d’aller au fond du sujet et de prendre une décision avisée sans laisser un arrière goût amer de cette initiative à votre patron et vous-même. Cela teintera certainement positivement le reste des opportunités et ouvertures à venir.
- Dialogue intérieur positif – Se parler positivement pour se créer une réalité positive.
ll s’agit surtout d’être indulgent avec soi et de voir les points positifs d’une situation. Tout d’abord prenez conscience des pensées que vous avez envers vous-même. Étant donné que l’on pense souvent ce que l’on entend ou dit, évitez de vous traiter de noms négatifs ou de mettre l’emphase sur une erreur ou une incapacité.
- Des phrases souvent entendu négative : «je ne peu pas», c’est trop difficile», «je suis tellement lent», «c’est difficile à comprendre», «c’était stupide de ma part»… . Transformez-cela en « je suis capable, pourquoi pas, je prend mon temps, j’intègre la matière à mon rythme, j’intègre la matière pour m’en rappeler…
- Voici quelques mantras à se dire pour rester positifs J
- « Cette situation n’est pas permanente, tu ne te sentiras pas comme cela tout le temps. Celle-ci est ma phrase fétiche qui m’aide dans plusieurs circonstances »;
- « Je choisis d’être présent dans tout ce que je fais »;
- « Je choisis de sélectionner les pensées qui me servent bien »;
- « Je me sens pleine d’énergie et en vie »;
- « Je suis confiant, je suis capable »;
- « J’observe toujours avant de réagir »;
- « Je sais qu’Avec le temps et l’effort je peux accomplir ce que je veux »;
- « J’aime les défis et ce que j’Apprend en les relevant »;
- « Chaque pas m’amène où je veux être ».
Ensuite donnez-vous des affirmations positives, des buts, focalisez sur des moments joyeux que vous répèterez encore et encore. Cela deviendra bientôt un rituel de votre quotidien.
- « Je suis créatif et plein de ressources, je vais réaliser mes projets en moins de temps que prévus, je suis un joueur d’équipe, je vais prendre ma retraite à 50 ans… »
- Souvenez-vous d’un moment heureux en voyage. Vous pouvez aussi vous créer une histoire ou visualiser que vous atteignez vos rêves et buts à travers cette histoire.
- Questionnez-vous que puis-je faire dès maintenant? Quelle est la pire chose qui peut m’arriver?
- Moment d’arrêt – Pauses
Permet ici de prendre un recul face à ce que l’on est en train de faire et de focuser son attention sur autres choses. Par exemple, on bloque sur un projet, on n’est pas à l’écoute de la personne face à nous car l’idée proposée va contre notre façon de voir le projet. C’est le moment idéal pour prendre une pause.
- On dit avoir besoin de gérer une situation à l’usine, ou on a un appel important à passer et on appelle un ami, on va se chercher un thé ou un café, on fait quelques exercices d’étirements… Bref on trouve le moyen d’occuper son esprit autrement que par la réflexion. À notre retour on a plus de distance et on peut écouter l’autre avec plus d’ouverture. Plus facile à dire qu’à faire. Ce n’est pas sorcier mais bien souvent en entreprise on ne s’accorde pas ce temps pour reposer son cerveau et lui permettre de rebondir.
Il va de soit qu’une bonne hygiène de vie, bien dormir, bien manger et faire un peu d’exercice à chaque jour, contribuera en grande partie à votre capacité de mettre en pratique ces stratégies d’interventions et d’y parvenir avec plus de succès. Je ne pense pas vous apprendre quelque chose avec cela J mais bon comme on dit plus on l’entend plus on l’assimile.
J’espère vous avoir communiqué la volonté de mettre en pratique toutes ces notions encore eu peu abstraites pour le milieu des affaires mais qui ont de grands impacts positifs pour ceux qui les intègrent. Comme précisé dans mon autre blogue, je ne me considère pas spécialiste en la matière, mais le sujet mérite d’être mis en relief. Personnellement, en plus d’avoir perfectionné mes connaissances en tant que formatrice et animatrice-consultante, j’ai développé des techniques afin d’accompagner les clients qui souhaitent évoluer dans cette réalité. Je compte d’ailleurs bien mettre en application ces concepts et apprentissages d’une grande valeur.
Magali Pelletier est entrepreneur, stratège et formatrice. Elle Cumule plus de 15 ans d’expérience professionnelle en entreprises manufacturières et de services comme spécialiste en gestion marketing et stratégie de développement de produits. Consultante depuis 2013, elle offre des services de consultation, des formations sur les grands thèmes actuels en gestion et développement de l’innovation et effectue des études d’opportunités pour explorer de nouvelles idées ou marchés. www.strategiemp.com
Références :
- Marc Brackett, Emotionally Intelligent Leadership : From Theory to Practice, Mindful Leadership Sumbit, Washington, No2-7th 2016-12-01
- Yale EI center, Yale UniversityBlo